à lire qu'el bel article
♥ ♥ ♥ Le public me suit ♥ ♥ ♥
« Le public me suit dans mes audaces »
Le concert du Festival'Hyères s'est joué à guichet fermé ce qui pour une date estivale, reste assez exceptionnel ! Ainsi donc, Patrick Bruel continue de déplacer les foules et de susciter une ferveur collective qui donne à son spectacle une atmosphère si particulière ! Du rire aux larmes, il vous embarque pour son audacieux voyage qui vous fait découvrir le monde autrement ! Patrick Bruel est résolument un grand Artiste et un grand Homme !
♥ ♥ ♥ Le public me suit ♥ ♥ ♥
Beaucoup d'artistes tentent, avec plus ou moins de bonheur, de franchir quelques frontières pour diversifier leur art. Mais très peu peuvent se targuer d'une double carrière aussi réussie et accomplie que celle de Patrick Bruel. Si Patrick l'acteur avait pris le pas ces 6 dernières années, Patrick le chanteur est bel et bien de retour en 2013 avec un nouvel album « Lequel de nous » et un nouveau spectacle très « élevé » où l'on en prend plein les oreilles, plein l'esprit et surtout plein le cœur... Patrick Bruel vous retourne une première fois durant ses 2 heures de concert, mais quand, à l'issue, il s'installe en face de vous pour répondre à vos questions, ça finit de vous chavirer !! Heureusement, on en n'est quand même pas restés sans voix, la preuve
Télex : On peut dire qu'il y a eu beaucoup d'intensité pendant ces 2 heures de concert que vous venez de donner, tant de votre part que du côté du public...
Patrick Bruel : Je suis très heureux de partager ça, des moments aussi forts et de m'apercevoir que, de ville en ville, cette ambiance est la même et peut-être même à chaque fois un peu plus forte. Votre confrère de Paris-Match le décrit très bien en disant « ce qu'on appelait avant la « bruelmania » s'est transformée en ferveur » ! Ceux qui venaient dans les années 90 reviennent maintenant avec leurs enfants...une autre partie du public s'est renouvelée, mais c'est toujours aussi fort qu'avant...
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... Beaucoup moins d'hystérie en effet et beaucoup plus de respect...(Patrick coupe la parole) !
Mais non... mais y'a jamais eu d'hystérie !! Faut arrêter avec ça ! Ce n'est pas de l'hystérie ! L'hystérie est un terme pathologique que l'on utilise dans les hôpitaux ! Ce soir, les gens qui ont chanté « casser la voix » avec moi, en criant, chantant et sautant dans tous les sens, vous pensez qu'ils étaient hystériques ?! Quand les gamins vont au concert de One Direction, ils ne sont pas hystériques... Ils sont tout simplement contents et puis le lendemain, ils retournent étudier le Grand Meaulnes au lycée, et c'est très bien comme ça ! Non ! Ce qui a été trop longtemps qualifié d'hystérie est tout simplement de la ferveur, de l'enthousiasme. A l'époque j'avais été choqué par ce terme très réducteur et tendancieux et je suis content que ce soit maintenant rectifié !
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Vous parlez de la ferveur du public, mais a priori, il y en a tout autant de votre côté à écrire des albums, être sur scène...
Je n'ai jamais arrêté de faire des chansons depuis que j'ai 15 ans ! Que ce soit au piano, sur une guitare ou tout simplement sur mon dictaphone, il y a toujours une chanson en train de naître. Mais pour moi, la naissance d'une chanson n'est pas une fin en soi. Ce qui compte, c'est de pouvoir la chanter, l'interpréter et la faire partager sur scène. Et dans le plus doux de mes rêves, je ne pensais pas que cette nouvelle tournée serait aussi impressionnante...
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On peut dire que vous proposez un nouveau spectacle pour le moins éclectique, allant des rires aux larmes, de la musette au hip-hop...
J'ai fait le choix d'intégrer beaucoup de nouvelles chansons de l'album « Lequel de nous » et c'est un pari audacieux parce que les gens ne sont pas censés accepter autant de nouveautés lorsqu'ils viennent à un concert pour entendre surtout des chansons qu'ils connaissent par cœur ! On pourrait ne pas prendre ces risques, proposer un spectacle beaucoup plus condensé sur les tubes mais je trouve que c'est beaucoup mieux de proposer ce nouveau voyage plutôt inédit. Et là, pour le coup, c'est vrai que je leur fait faire un grand écart en allant du hip hop à Alfred de Musset en passant par la valse musette, le pop-rock voire le très rock ! C'est donc un très grand voyage et je suis heureux que les gens me suivent dans mes audaces... J'ai salué ce soir leur silence et leur retenue lorsque j'ai chanté des chansons aussi difficiles et intenses que celles parlant du Printemps arabe, des hommes en prison, des journalistes retenus en otage, de la douleur de voir partir un Ami...comme j'ai apprécié leur entrain et leur ferveur (sourire) sur des morceaux plus légers et heureux ! En fait, ce spectacle est un peu à l'image d'une soirée entre amis. Quand vous allez diner chez les gens, vous avez 4, 5, 7 ou 9 sujets de conversation qui vont animer la soirée. Vous allez d'un fou rire à un échange émouvant en passant éventuellement par une engueulade. Et bien là c'est pareil, au regard de la diversité des sujets et des émotions... Mais c'est un spectacle qui, pour moi, demande beaucoup de préparation et de concentration.
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Est-ce qu'il y a quelque chose que vous ne savez pas faire ?
(rires) Je travaille ma danse !
On a pu effectivement en juger sur scène puisque vous avez intégré une troupe de danse hip-hop sur 2 de vos morceaux. C'est votre regard d'acteur qui vous a donné envie d'apporter ce tableau plus visuel sur scène ?
Non, c'est plutôt la tendresse que j'ai pour le hip-hop. Alors que les gens associent trop souvent le hip-hop au mouvement du rap et son côté très « musclé », moi je trouve au contraire que c'est une danse magnifique qui, par son côté très déstructuré, dégage beaucoup de grâce et d'émotion ! Sur scène, je voulais exprimer cette tendresse dans ce tableau où des types désespérés se trouvent par le biais d'Internet et ensemble peuvent faire des choses formidables... ou des choses pas formidables du tout ! C'est ce qu'évoque cette chanson « Maux d'enfants » et le sujet est tellement urbain que la danse hip-hop s'imposait. Et le sujet est hélas tellement d'actualité : les gamins que je cite dans ma chanson se sont suicidés il y a un an et demi, mais malheureusement, il y en a eu d'autres depuis !
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Avec cette magnifique chanson composée sur un poème d'Alfred de Musset, vous chantez aussi l'Amitié en évoquant cet ami très cher que vous venez de perdre. C'est plus facile d'en parler à travers les paroles d'un autre ?
Peut-être... Mais l'Ami, comme celui dont je parle, Guy Carcassonne, on n'en n'a qu'un. C'était plus que mon ami, c'était mon frère, mon père, mon guide. Je ne m'en remets pas et je ne m'en remettrai jamais. C'est aussi une façon de citer son nom et de donner envie aux gens de découvrir cet homme exceptionnel et de réaliser tout ce qu'il a fait pour la République Française. C'était vraiment quelqu'un de bien !
Vous avez mis 6 ans avant de sortir ce nouvel album. Faudra-t-il attendre 6 années de plus de découvrir le prochain ?
(rires) Non, je ne pense pas. On essaiera d'être plus rapide pour le prochain !
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Il y a Bruel chanteur, mais aussi Bruel acteur et on peut dire que vous menez de front cette double carrière avec le même succès phénoménal ! Est-ce que ça vous oblige de temps en temps à faire des compromis ?
Non aucun ! Je ne suis pas un homme de compromis ! En revanche, ça m'oblige à choisir et donc à renoncer ! Renoncer à faire des films surtout, car n'étant pas acteur à plein temps, je ne peux pas tourner sur le rythme de 5 ou 6 films par an ! Je peux toujours m'arranger avec le chanteur parce que les décisions m'appartiennent en grande partie, mais un acteur n'est jamais seul à décider. Il est tributaire d'un metteur en scène, d'un producteur, d'un calendrier de tournage...
Le dernier film en date est Le Prénom, une adaptation d'une pièce de théâtre que vous avez également interprétée...
Ah... Le prénom ! C'est effectivement l'une des plus belles aventures de ma carrière, tant sur le plan humain que professionnel. Le jour où j'ai lu la pièce, j'ai été bouleversé. Je n'avais rien vu de plus beau. Faire rire à ce point-là et en même temps pouvoir faire réfléchir à travers des sujets très profonds... c'est vraiment exceptionnel
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Vous aviez fait une très belle présentation du Prénom au Théâtre Liberté à Toulon. Mais vous n'envisagez pas une tournée en province pour cette pièce ?
Non parce que c'est totalement impossible ! Je ne peux pas cumuler des tournées théâtrales et musicales, il n'y aurait pas assez de jours sur le calendrier ! Et puis j'ai aussi des enfants dont je m'occupe beaucoup ! En fait, j'ai un deal avec le public : quand je suis au théâtre, ils viennent me voir à Paris et quand je chante, je vais les voir en province !
Avez-vous envisagé de passer un jour de l'autre côté de la caméra ?
En tout cas, on me l'a beaucoup proposé...mais c'est beaucoup de temps ! Le temps d'écrire, de réaliser, de tourner, de monter... c'est 2 ans d'une vie, donc soit ça devient une urgence vitale, soit il ne faut pas le faire... Je sais que c'est un engagement qui demande d'énormes sacrifices mais, pourquoi pas un jour peut-être...
Mar 26 Juin - 18:31
